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L'impact des réseaux de communication sur l'environnement est bien réel et ne cesse de croitre. L'évolution de l'usage du numérique devrait se poursuivre de manière exponentielle dans les années à venir.
Le dernier rapport de l'Arcep (Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes) sur l'état d'internet en France montre que le numérique représente environ 4% des émissions à effet de serre dans le monde et 2% des émissions en France.
Comparé à d'autres secteurs d'activités ces taux peuvent sembler anodin, mais leur croissance est sensé nous inquiéter : la "mission d'information sur l'empreinte environnementale du numérique du Sénat" prévoit une évolution des émissions en GES de +60% d'ici à 2040.
L'empreinte environnementale du numérique ne se limite pas à la simple émission de gaz à effet de serre. La question s'élargie à l'ensemble du cycle de production, de consommation et de destruction des équipements et terminaux liés aux réseaux. Plusieurs autres critères sont alors à prendre en compte tel que la quantité d'eau utilisé pour produire ces technologies, les terres rares, l'énergie primaire, etc.
La durée de vie, ou encore la capacité de recyclage de ces technologies numériques sont aussi des critères primordiaux à prendre en compte dans le choix des équipements réseau.
L'électricité utilisée par les réseaux varie en fonction du type de technologie utilisé. La consommation d'énergie des réseaux est liée à plusieurs facteur te que le flux de trafic via l'utilisation des réseaux. À cet égard, les opérateurs de réseaux sont encouragés à améliorer l'efficacité énergétique de leurs infrastructures afin de minimiser leurs impacts environnementaux. Il est important que les organismes chargés des infrastructures anticipent la quantité d'énergie qui sera requise demain, en raison de l'arrivé de nouvelles technologies (comme l'IA) ou des besoins en bande passante, par exemple.
Les équipementiers cherchent de plus en plus à se démarquer en optimisant l'efficacité énergétique de leurs équipements. De nouvelles fonctionnalités sont ainsi développées par optimiser les dépenses énergétiques des technologies de réseau : mise en veille automatique des équipement en cas de non sollicitation ou à des horaires définis, activation ou désactivation de certaines fonctionnalités selon les besoins et usages (pics de demande ciblé).
Les équipementiers et opérateur visent aussi à normaliser certaines mesures d'efficacité énergétiques sur le plan international. Tous ces engagements promettent des performances énergétiques par MO transité sur le réseau, bien meilleures que les anciennes générations de technologies réseaux.
Le premier coût énergétique des réseaux télécoms correspond au "réseau d'accès" : le lien qui existe entre l'opérateur et l'utilisateur finale. De nombreuses technologies réseaux ont été déployées en France et dans le monde pour permettre ces liaisons : le cuivre (ADSL ou VDSL), le câble, plus récemment la fibre optique, mais aussi le réseau cellulaire. Autant d'innovations qui ont contribuées au fil du temps à accroître l'efficacité énergétique des réseaux.
Pour ce qui est des réseaux fixes, la fibre optique a été définie comme étant une des solutions les plus optimisée, tant pour sa vitesse de transfert de donnée que pour sa faible consommation énergétique. En moyenne, la fibre optique consomme plus de 0,5 Watt par ligne, c'est à dire trois fois moins que l'ADSL (avec 1,8 W) et jusqu'à quatre fois moins que le réseau RTC (2,1 W).
La consommation des réseaux cellulaires dépend quant à elle d'avantage des usages qui en sont fait. Sur une année un utilisateur de réseau 4G consommerait en moyenne 50 kWh d'électricité contre 19 kWh pour une ligne RTC, 16 kWh pour de l’ADSL et 5 kWh pour une ligne fibre optique.
La mutualisation des infrastructures ont un impact positif sur l'environnement en évitant les duplications inutiles d'éléments réseaux. Ces mutualisations permettent d'optimiser les capacités des équipements et ainsi diminuer les consommations énergétiques.
Le réseau informatique des entreprises doit être surveillé de manière rigoureuse afin d'identifier tout élément qui ne serait plus utilisés. Il est en effet fréquent de retrouver des infrastructures non utilisées toujours en service. L'utilisation d'un inventaire réseau permet aux entreprises de suivre l'évolution des équipements IT et non-IT dont elle dispose.
La réduction des émissions de GES ne doit pas se limiter à l'organisation, mais également englober l'ensemble des activités réalisées par ses prestataires. Le bilan GES d'une entreprise comprend donc aussi l'impact environnemental de l'externalisation des ses services. Les normes ISO 14001 ou encore ISO 26000 font preuve d'une volonté de développement durable au sein des entreprises, et peuvent être un critère dans le choix de ses prestataires.
Certains fabricants disposent d'une Déclaration Environnementale du Produit ( EPD – Environmental Product Declaration), regroupant l'ensemble des informations liées au cycle de fabrication des produits, de leurs transports, de leurs usages et fin de vie. Cette déclaration fait ainsi acte de bonne foie sur les promesses écologiques des équipements. ISO 14044, ISO 1402527, nombreuses sont les normes garantissant un processus d'évaluation environnementale complet : émissions CO2, efficacité énergétique, préservation des ressources naturelles, recyclabilité, éco-conception, etc.
Les équipements informatiques disposent d'une efficience énergétique variable. Ordinateur, tablette, écran, téléphone, imprimante, tous disposent d'un système d'alimentation différent, conférent une plus ou moins bonne utilisation de l'électricité consommée.
- L'eco-label 80 Plus est par exemple un moyen d'identifier un produit utilisant au moins 80% de l'électricité qu'il consomme.
- Le label Energy Star valable pour les écrans, ordinateurs, imprimantes et bientôt équipements de réseau intègre les exigences de 80 Plus, auxquelles s'ajoutent la gestion active de consommation d'énergie.
Des systèmes d'exploitation permettent aujourd'hui de gérer les fonctionnalités des équipements IT en fonction des besoins journaliers : mise en veille, arrêt des postes de travail, sauvegardes et mises à jour nocturnes, etc. Les postes de travail ou même les imprimantes peuvent être regroupées par profils, pour ainsi appliquer des politiques énergétiques au plus prêt des besoins.
Plusieurs facteurs vont venir accélérer l'obsolescence des équipements IT et réseau des entreprises.
- Etendre les garanties de son matériel professionnel est un premier pas pour prolonger la durée d'utilisation de vos téléphones, portables, ordinateurs, imprimantes, etc.
- Veiller à la disponibilité des composants électroniques de rechange de vos équipements.
- Entretenir vos équipements et mises à jour des systèmes d'exploitation.
Certains équipements réseaux informatiques sont dit "éco-conçus". La plus part d'entre eux disposent de matériaux recyclés le permettant de réduire considérablement leur emprunte carbone : le plastique, l'aluminium, le cuivre, le fer. D'autres sont des équipements disposant d'une consommation énergétique réduit lors de leur utilisation.
Par matériel écologique on peut aussi entendre produit reconditionné. Certains fournisseurs en matériel bureautique et réseaux télécoms, tel que mybureautiqe.fr, proposent des téléphones fixes, téléphones mobiles, imprimantes et autres produits réseaux reconditionnés
La production des équipements télécoms ne cesse d'augmenter et le phénomène de multi-device se multiplie. Pour palier à ce problème, plusieurs opérateurs proposent aujourd'hui le reconditionnement d'appareils informatiques. Le reconditionnement des appareils est un moyen de réduire indirectement son empreinte digitale. Plusieurs organismes tel que Eco-Systemes encouragent ces comportement en engageant les entreprises dans une démarche de qualité du reconditionnement des produits.
La démarche de réduction des GES des activités informatiques doit être généralisée à l'ensemble de l'organisation. En effet, plusieurs des méthodes d'optimisation du réseau d'entreprise citées plus haut, peuvent avoir un impacte sur les conditions de travail des employés, les relations avec les clients ou fournisseurs. Pour que cette stratégie soit pérenne, il convient donc de mobiliser, sensibiliser et responsabiliser l'ensemble des acteurs sur ces mesures de pilotage énergétique. Le pôle "Achats" des entreprises peut par exemple intégrer de nouvelles pratiques éco-responsables en exigeant l'évaluation des GES des fournisseurs : taux de recyclage des équipements réseaux, maintenance et durée de vie des équipements télécoms, etc.
Enfin, le comportement de l'utilisateur à son échelle individuelle doit être repensé : diminuer les volumes d'impression et la consommation de papier, mise en veille et extinction des postes de travail, utilisation des appareils IT en mode "économie d'énergie", tri et archivage des données, etc. Favoriser les éco-gestes dans les entreprises est ainsi un moyen de contribuer à la réduction de l'impact environnemental de l'entreprise.
Pierre Cozzolino
Pierre Cozzolino